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« Signaux précoces et leçons tardives : Le principe de précaution 1896 – 2000 »
Une analyse de l’agence européenne pour l’environnement, publié par l’institut français de l’environnement.
mardi 1er avril 2008, par
- Phase 1 : Acceptation du (...)
- Phase 2 : Signaux précoces (...)
- Phase 3 : L’industrie lance
- Phase 4 : Expertises d’innocui
- Phase 5 : Choc de la réalité
- Phase 6 : Tromperie gouverneme
- Phase 7 : Priorité aux intérêts
- Phase 8 : Provoquer la (...)
- Phase 9 : Signaux tardifs (...)
- Phase 10 : Les catastrophes –
Mise à jour du rapport original en anglais en 2013, voir en bas de page
Traduction d’un résumé allemand [1] fait par www.der-mast-muss-weg.de, en pdf ici
Ce livre analyse dans 14 articles faciles à lire les catastrophes du passé qui ont coûté la vie à des millions d’hommes et d’animaux. Les causes étaient des produits, des technologies ou des méthodes de production dangereux pour la santé. Il a été écrit pour tirer des leçons pour « les manières de régler des controverses actuelles comme le changement climatique, les téléphones portables ou les OGM. » (page 25).
Les thèmes du livre sont : la mort de poissons, les rayons X, la radioactivité, le benzène, l’amiante, le PCB, le CFC, les œstrogènes (DES), l’antibiotique, le SO2, le MTBE, la catastrophe du PCB des Grands Lacs, le TBT, les hormones dans l’élevage et l’ESB. Ces catastrophes sont arrivées parce que « les signaux précoces — et même les signaux “puissants et tardifs” — ont été ignorés (intentionnellement [2]) par les décideurs politiques pour des raisons économiques et politiques à court terme » (page 276).
Le principe de précaution (pages 19/20) est complètement subordonné au profit.
Les phases de déroulement de ces catastrophes :
Phase 1 : Acceptation du produit et euphorie
Un nouveau produit arrive sur le marché sans avoir été soumis à des tests, il est commercialisé avec exubérance.
Phase 2 : Signaux précoces : premières découvertes de la nocivité du produit
Des chercheurs indépendants et une partie concernée de la population constatent des dégâts sanitaires et demandent aux autorités d’intervenir.
Phase 3 : L’industrie lance une offensive de publicité et de minimisation du danger
L’industrie productrice et ses fédérations le contestent en bloc. Les groupes de pression et les départements de relations publiques s’activent. Les agences de publicité administrent une image positive au produit (pages 105/106).
Phase 4 : Expertises d’innocuité
Des scientifiques corrompus interviennent avec des contre-expertises (pages 68/69, 258/259).
Phase 5 : Choc de la réalité : signaux puissants, alertes sans équivoque
Les rapports de malades et de décès se multiplient, un mouvement de protestation naît.
Phase 6 : Tromperie gouvernementale et répression
Le gouvernement met en doute les relations entre le produit et les victimes, se réfère aux expertises sécurisantes. Les fonctionnaires et les scientifiques critiques ont une interdiction de publier et de s’exprimer en public (page 261), subissent des pressions (page 35) ou sont discrédités (page 292). Des psychologues et des sociologues réalisent des concepts pour intégrer le mouvement de protestation.
Phase 7 : Priorité aux intérêts économiques
Le gouvernement convient de manière confidentielle de donner la priorité aux intérêts industriels sur les intérêts sanitaires, s’accorde sur le silence (page 261) et ignore « intentionnellement » (page 276). L’industrie se contient, se réfère au gouvernement et affirme son respect des lois.
Phase 8 : Provoquer la confusion
Le gouvernement maintient que les connaissances inquiétantes n’existent pas, que les valeurs limites et de seuil (pages 68/69) garantissent la sécurité. On fixe un vocabulaire de dissimulation et met en scène des discussions d’experts avec le lobby : « Souvent, l’évaluation à des fins réglementaires ne donne pas les résultats que l’on serait en droit d’attendre parce que l’évaluation des risques dépend d’informations qui sont précisément fournies et détenues par les acteurs dont les produits sont évalués. » (pages 68/69, 292/293)
En attendant, l’industrie elle-même détient les connaissances sur les risques de leur produit, les garde sous clé (page 68) et essaye d’empêcher la recherche indépendante (page 269). Dans une phase de discussions troublantes, l’industrie et le gouvernement « embrouillent le débat » (pages 65, 106, 116, 209).
Phase 9 : Signaux tardifs : paralysie par l’analyse
Le mouvement citoyen et la critique publique accroissent. Le gouvernement déclare prendre au sérieux les inquiétudes. Les risques ne peuvent plus être niés publiquement : « Néanmoins, l’apparition de preuves sur les risques encourus peut s’accompagner de manœuvres d’interprétation énergiques mais souvent discrètes visant à justifier l’inaction. » (page 293)
On essaye de gagner du temps. L’état des données ne serait pas assuré et était insuffisant pour agir (page 208). Le gouvernement et l’industrie initient des études avec de grands efforts de presse, ils produisent une « paralysie par l’analyse » (pages 115, 133, 295). Des études de courte durée sont présentées qui ont pour résultat « de montrer que les craintes sur les risques (connus) étaient sans fondement. » (pages 143, 302).
Phase 10 : Les catastrophes – l’interdiction du produit
Les effets de longue durée éclatent au grand jour. Des catastrophes font de nombreux morts. La politique se montre plus conciliante. Après 25 ans au plus tôt (pages 213/214) – provoqués par la pression scientifique et publique (page 116), les conséquences catastrophiques évidentes, les coûts élevés de l’état, les dommages de l’assurance, la rivalité politique et l’existence de produits alternatifs – le produit est interdit.
Ce plan de 10 phases de la « politique du profit avant la santé » peut être appliqué sur la téléphonie mobile. Ce plan n’est pas rigide. Éviter des catastrophes dépend des mouvements citoyens. Il est utile de voir clair dans les phases 1 à 9. Et ce livre est un manuel pour ça. C’est un plaidoyer pour faire respecter le principe de précaution qui n’est pas pris en compte malgré les connaissances dont nous disposons.
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Article original en pdf :
www.der-mast-muss-weg.de
[FR] Liens direct pour télécharger le livre en pdf :
Comme très souvent en France, le site du ministère a encore changé et le document a disparu. Ni vu ni connu... Voici donc le fichier PDF sur le site d’electrosmog.info :
Ancien lien mort : Signaux précoces et leçons tardives : Le principe de précaution 1896 - 2000 sur la page du Ministère de l’écologie (il ne semble pas y avoir de version imprimée gratuite en français)
[EN] Rapport original en Anglais sur la page du AEE http://www.eea.europa.eu/publications/environmental_issue_report_2001_22
Lien direct de téléchargement : http://www.eea.europa.eu/publications/environmental_issue_report_2001_22/Issue_Report_No_22.pdf
Il y a une possibilité de commander gratuitement dans toute l’Europe ce rapport en version papier en bas de la page.
NOUVELLE VERSION 2013 : http://www.eea.europa.eu/publications/late-lessons-2
Lien direct PDF, sur le site on peut télécharger les versions epub et mobi également : http://www.eea.europa.eu/publications/late-lessons-2/late-lessons-2-full-report/late-lessons-from-early-warnings/at_download/file
Toujours la possibilité de commander ce rapport en version papier
[DE] Téléchargement gratuit de la version allemande sur la page du Umweltbundesamt
Lien direct de téléchargement : http://www.umweltbundesamt.de/sites/default/files/medien/publikation/long/2697.pdf
NOUVELLE VERSION 2013 : http://www.eea.europa.eu/de/publications/late-lessons-2-de
et téléchargement direct en allemand : http://www.eea.europa.eu/de/publications/late-lessons-2-de/at_download/file
[1] Résumé réalisé par le « Verein zum Schutz der Bevölkerung vor Elektrosmog » (Association pour la protection de la population de la pollution électromagnétique) Stuttgart RFA http://www.der-mast-muss-weg.de dans leur brochure « Mobilfunk : Acht Behauptungen – die wir nicht mehr glauben » (Téléphonie mobile : Huit affirmations – que nous ne croyons plus) et repris dans la brochure « Mobilfunk – Einwirkungen auf die menschliche Gesundheit, Folgerungen und Forderungen aus ärztlicher Sicht » (Téléphonie mobile – influences sur la santé humaine, conclusions et exigences du point de vue médical) des docteurs Wolf Bergmann et Horst Eger (étude Naila). Ces brochures en allemand parmi d’autres ainsi que des DVD sont disponibles sur commande sur leur site.
[2] Note du traducteur : terme présent dans la traduction allemande mais pas dans l’édition française. En Anglais ce terme est « effectively ».